C'était ma troisième rentrée à Poudlard. J'avais déjà une baguette, un compte à la banque et toutes mes fournitures de l'année dernière étaient encore fonctionnelles pour cette année. Mais j'avais grandi, il fallait que je m'achète mes nouveaux vêtements. Après être rapidement passé à Gringotts, dans le chemin de traverse, j'allais à Pré-au-Lard. Je poussais la porte du magasin de prêt-à-porter, Gaichiffon. J'étais déjà venu ici, je connaissais bien l'endroit. Mais ça n'avait pas l'air d'être le cas des deux jeunes filles qui donnaient l'impression de se balader dans le magasin. Je n'y prêtais pas attention et je passais à côté d'elles pour me diriger vers les uniformes déjà en rayons. Je chuchotais pour moi-même :

-Je trouverai peut-être ma taille, pour une fois.

-Non, tu ne vas pas la trouver. Tu vas encore être obligé de faire ton uniforme sur mesure.

Je me tournais vers la brune en ouvrant de grands yeux. C'était bien moi qu'elle regardait. Je ne comprenais pas.

-Comment tu peux savoir que je parlais de mon uniforme..?

Tout s'était passé extrêmement vite. En fait, elle ne s'était même pas rendue compte qu'elle avait quitté le bras de sa sœur et tracé dans la foule dense qui arpentait les rues de Pré-au-lard. C'était une question de logique, en fait, elle avait vu cette tignasse rousse, et bien qu'il y ait beaucoup de rouquins en écosse, elle avait reconnu immédiatement la couleur si chatoyante de la chevelure des Weasley, et donc, elle avait couru en sa direction. Bon, c'était en effet, une chose assez stupide en soi, surtout que son sens de l'orientation laissait plus qu'à désirer, qu'à présent, elle était seule, et le pire, c'était Maloria qui portait la bourse. La blondinette soupira, et posa son regard sur la boutique de bijoux. Elle les contempla quelques secondes, se demandant comment les sorciers pouvaient apprécier ce genre de parure peu convenable, et surtout un peu trop lourde de couleurs. La jeune fille bifurqua sur la droite, se trouva face à un magasin de confiserie, chez honey and dukes, et se lécha les lèvres par pur réflexe, avant d'apercevoir, dans le reflet de la vitrine, une touffe de cheveux roux.

De nouveau, elle attrapa ses jupons avec entrains, et suivit la direction dans laquelle l'orange était partie. Il ne lui fallut que peu de temps pour rejoindre celui-ci, cependant, sa joie fut vite envolée, lorsqu'elle remarqua que ce n'était pas les jumeaux Weasley, mais seulement Percy. La blondinette soupira de nouveau et rebroussa chemin lentement. Elle portait l'habituelle robe médiévale, verte et argent, d'ailleurs, elle y avait ajouté quelques modifications, notamment ce volume incroyable, avec une demi-douzaine de jupons, et un arceau. Mais là n'était pas la question, elle, c'était Angelica Gotthelf, mais surtout, Angélica Gotthelf... Sans sa jumelle.

En fait, la panique commença à s'insinuer dans ses veines comme du vin dans le gosier d'Hagrid, et forcément, elle se mit à courir dans le direction d'où elle pensait venir. Elle fit du mieux qu'elle put pour ne pas se faire happer par la populace sorcière, et parvint à revenir à son point de départ, l'auberge des trois balais. Un violent coup de vent souleva sa cape, et sa chevelure blonde platine vint suivre le cour de la brise, s’emmêlant encore plus avec les perles que ses lutins avaient placées au cœur de celle-ci. La blonde râla, avant de rabattre sa cape sur sa tête, et de fermer le sceau qui l’enserrait. Ensuite, elle fouilla les alentours du regard, ignorant le fait que sa tenue donnait lieu à des réactions diverses tout autour d'elle, et repéra le grand panneau de chez Gaichiffon. Dire à ce moment là qu'elle allait vite, serait juste un bel euphémisme, non. Pour être plus précis, les gens ne la virent pas arriver, ils sentirent juste une brise violente les frôler et disparaitre ensuite.

Angélica donna un grand coup dans la porte, qui manqua de se dégonder, et la referma ensuite avec une certaine délicatesse, remarquant alors, sa jumelle au fond du magasin, en pleine discussion avec un pauvre garçon qui semblait perturbé par son savoir. Elle sourit. En face d'elle, sa jumelle était en train d'épater le jeune Cédric Diggory avec une facilité déconcertante pour connaitre ses propos. La blondinette sourit encore plus, et s'approcha à pas lents des deux protagonistes, les regardant agir.

J'étais totalement perdu. Je ne comprenais rien. Je fronçais les sourcils.

-Euh... Salut. Je pense que ça irait mieux si on m'expliquait deux trois choses.

-Je suis Angie, la sœur de Malo'. Y a rien de bien compliqué, si ? Dit la blonde, le plus naturellement du monde.

-Mais... J'ouvrais de grands yeux mais je ne pus continuer ma phrase.

-Bon. On va les acheter ces uniformes ?

-Bonne idée sœurette. Allons-y. Elle se tourna vers moi. Tu viens avec nous, Cédric ?

J'étais trop perdu pour savoir où donner de la tête. Je hochais donc la tête sans vraiment y réfléchir. Elles avançaient sans réellement m'attendre. Je reprenais mes esprits et les suivais, sans avoir encore compris comment elles me connaissaient... Je me demandais comment elles savaient où étaient les uniformes, c'était un grand magasin et leur première rentrée.

-Vous savez où est le rayon.. ?

-Bien sûr, ce n'est pas comme s'il était caché. Dit Maloria en riant.

-Ouais.. C'est vrai... Finis-je par dire, un peu hésitant.

On arrivait au rayon des uniformes tandis que j'étais de plus en plus surpris par les deux sœurs.

Après avoir fait une bise sur la joue du Poufsouffle et avoir clamé aller chercher les uniformes, nos trois héros se rendirent directement vers le rayon le plus encombré de vêtements, capes et autres tenues. En fait, plus précisément, Cédric et Angélica se dirigèrent vers ce rayon, mais Maloria, au comble de la malchance, se retrouva piégée entre deux filles, toutes deux se disputant un uniforme. La première était brune, et l'autre, châtain foncé, et bizarrement, leurs yeux étaient respectivement bleus et marrons. La tenue qui les rendait apparemment folles semblait vouloir ne pas tarder à se déchirer. Maloria les observa donc se battre, un sourire aux lèvres, alors qu'elle constatait que l'uniforme était bel et bien en train de céder. La brune ricana d'ailleurs lorsque les deux gamines écervelées se retrouvèrent sur le derrière, un morceau du vêtement entre leurs mains, et qu'elles se rendirent compte de l'idiotie de leurs actes.

Angélica repéra les capes en premier temps, à vrai dire, elle les avait vues depuis l'entrée du magasin. La blondinette se fraya un chemin parmi les potentiels clients de la boutique, et finit par atteindre la barre des étoffes. Elle contempla les couleurs, et chercha parmi toutes ces capes, une noire brodée d'argent et d’émeraude. La jeune fille finit par trouver cette catégorie, et c'est dans un sourire qu'elle se mit en tête de trouver la perle rare. Fouillant un temps, elle finit enfin par trouver son âge sur les étiquettes des vêtements à capuchon noir, et prit celle qu'elle désirait tant. D'une main experte, elle la tira de la grille et la sortit du cintre, avant de s'envelopper dedans et de fermer les anneaux avant aussi que de nouer les lacets argentés sur son buste. Quelque chose clochait, quelque chose qu'elle n’appréciait pas tellement sur le coup. La cape recouvrait son corps, en son entièreté, alors qu'elle était censée lui arriver aux chevilles, mais là, le tissu trainait même par terre tant elle était grande, tout en étant pour les jeunes filles de son âge.

L'unique garçon de cet étrange trio avait enfin trouvé le rayon garçon. Heureusement pour lui, ce n'était pas loin des capes pour filles, et ainsi, il pouvait surveiller les deux étranges gamines qui l'avaient bizarrement entrainé ici. Il commença à fouiller, lorsqu'un cri strident le fit sursauter et lâcher l'article qu'il avait en main.

-INJUSTICE!! S'écria la blonde alors que de très fines rougeurs apparaissaient sur ses joues.

Dégoutée par sa petitesse trop importante, elle reposa avec rage l'article sur le cintre et le jeta presque sur la barre qui retenait les autres, avant de tirer ce pauvre Cédric avec elle vers sa sœur, lui, n'avait même pas eu le temps d'essayer le vêtement. Angélica tenta de rejoindre sa sœur, trainant le pauvre poufsouffle par le col, mais elle fut bloquée par deux furies en plein combat devant celle-ci. En fait, deux filles se battaient, apparemment pour savoir de qui était la faute pour une action, mais la blonde ne savait pas quoi. Tout ce qu'elle savait, en revanche, c'est que sa taille était sérieusement en train de devenir un complexe chez elle, et que, manifestement, les deux énergumènes qui se chamaillaient pour ce genre d'idiotie, faisaient au moins deux têtes de plus qu'elle. Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase.

-SILENCE!!!! Hurla de nouveau la blonde, alors que sa sœur esquissait un sourire, et que Cédric tentait, je dis bien "tentait", de récupérer son tympan droit.

-Qu'est-ce que t'as, la naine, tu veux ma photo? demanda la brune qui tenait entre ses mains un morceau de tissus déchiré. Elle avait le nez fin, bien que légèrement de travers. L'autre fixait aussi Maloria d'un œil mauvais.

-Ouaip, quand on n'a même pas huit ans on se la ferme! Répliqua sa camarade. Alors, le sourire de Maloria s'agrandit, mais il n'avait strictement plus rien d'amusé, juste une pointe de sadisme, et de la cruauté sur les bords, tandis que sa jumelle lâchait Cédric et faisait de même.

-Je ne crois pas que vous soyez en mesure de parler, étant toutes deux en train de vous battre pour un uniforme en lambeau, et ce, depuis au moins dix bonnes minutes, devant tout le magasin... Ricana la brune aux yeux flamboyants de rage fâce à cet affront.

-Bon on va les voir ces capes?? Demanda-t-elle en tirant Angélica vers le rayon d'où elle venait alors que Cédric lui suivait machinalement trop occuper à chercher ce qu'il venait de se passer à l'instant. Oh! Et pour info nous avons 11 ans le même âge que vous, enfin psychologiquement je ne sais pas? Mais... Ajouta Maloria laissant sa phrase en suspend puis elle reprit son chemin vers les capes... Je ne comprenais décidément rien à ces deux jeunes filles mystérieuses. Les deux autres filles qui se battaient étaient parties sans demander leur reste alors que deux secondes avant, elles tenaient Maloria par le col en la soulevant du sol. C'était incompréhensible... J'étais trop bouleversé pour faire attention à ce que disaient ou faisaient les sœurs. Je crois que l'on était retourné dans le rayon des capes. Je décidai de reprendre mes esprits et d'arrêter le fait d'essayer de comprendre. J'y arrivais plus facilement que prévu. Je m'aperçus que j'étais encore une fois dans le rayon des filles... J'allais de suite dans celui des garçons pour récupérer l'article que j'avais fait tomber auparavant. Je l'essayais et j'étais satisfait. Je retournais dans le rayon filles, fier de ma trouvaille mais je ne voyais ni Angie, ni Malo'.

-Les filles ? Vous êtes là ? Je haussais le ton, espérant qu'elles pourraient m'entendre. Ce ne fut apparemment pas le cas. Je tournais sur moi-même pour essayer de les retrouver quand une idée me vint à l'esprit. Elles avaient peut-être trouvé un bel article et étaient parties l'essayer. Je savais parfaitement que le mieux dans ces cas là était d'attendre à l'endroit où l'on se trouvait pour que les autres puissent nous retrouver. Mais, je n'avais aucune envie d'être patient aujourd'hui. Je partais donc en direction des cabines d'essayage du magasin, tout en essayant de regarder partout autour de moi, au cas où elles seraient juste allées un peu plus loin, chercher d'autres vêtements. J'arrivais devant les cabines mais ne les voyais pas.

-Maloria ? Angie ? Je n'avais toujours pas de réponses. Et je ne pouvais certainement pas ouvrir les cabines occupées pour être sûr à cent pour cent que ce n'était pas elles. Après quelques secondes, je compris qu'elles retourneraient au rayon des capes. De plus, de là-bas, je pouvais voir l'entrée du magasin. Endroit par lequel elles repasseraient forcément. Je rebroussais donc chemin et les apercevais à une dizaine de mètres de moi, à peine. J'allais vers elles.

-Vous étiez là ? Je vous cherchais...

-Tu nous cherchais ? Me lança Angie en penchant la tête sur le côté.

-Bah... Ouais, vous n'étiez plus au rayon des capes...

Maloria se mit à rire.

-On vient juste de le quitter pour venir ici.

Je restais encore une fois sans comprendre. Je me grattais la tête en fronçant les sourcils.

-Ah..? Ce n'est pas grave, j'ai dû me tromper de rayon en vous cherchant... Je haussais les épaules. Sinon, vous avez trouvé des capes ?

Tandis que Cédric cherchait une cape, les deux soeurs s'étaient faufilées entre les rayons de capes, et bientôt, parce que la maladresse avait vraiment décidée de les toucher en ce jour radieux à pré-au-lard - Non en fait, l'écosse est toujours brumeuse au possible, il pleut des gouttes toutes les trente minutes, et le vent glacial semblait achever les plus courageux. Mais quittons la météo de cette charmante région pour retourner aux jumelles - Angélica trébucha sur une cape qui traînait par terre et partit en avant, mais avant de s'écraser au sol, elle prit soin de se rattraper à la première chose qui lui tombait sous la main, soit sa propre soeur, résultat, Maloria partit en avant à son tour, et pour éviter de tomber, dans un dernier élan de sûreté, elle se rattrapa à la tringle qui soutenait les capes d'hiver.

Le bruit des deux corps ainsi que de l'acier qui rencontrait le carrelage du sol fut étouffé par l'épaisse couche de fourrure qui cernait les pans des capes.

Maloria tenta de bouger, mais la tringle lui écrasait les cervicale, donc, elle ne fit rien. Angélica, elle, avait cessé de respirer, pour éviter d'avaler les poils synthétiques de la fourrure qui recouvrait la cape qui la recouvrait partiellement. Finalement, ce n'était pas si dur que ça de trouver un vêtement à sa taille, celui-ci était parfait, de même que Maloria qui venait tout juste de se rendre compte de la magnifique cape sur ses jambes. Pendant ce temps, Cédric les appelait, il semblait paniqué au son de sa voix, il ne les avait pas vues, empêtrées dans les vêtements, et c'était normal, il y avait deux rangées, elles étaient juste derrière la première.

-Les filles ? Vous êtes là ? Il s'éloigna un peu. Maloria ? Angie ? Finalement, pendant qu'il les cherchait, il s'éloigna encore, vers les cabines d'essayage, ce qui permit aux deux filles de jeter un informulé pour repousser la tringle d'acier, et les vêtements qui les écrasaient. Ensuite, une fois fait, elle prirent leurs choix, soit une cape blanche en velours et dont les pans, ainsi que les rubans d'attaches étaient rouge sang, avec une bordure dorée pour la brune, et une du même gabarit, noire, verte et argent pour la blonde. Ensuite, remarquant que leurs trouvailles possédaient des capuchons à pointe, comme les mages, elles se sourirent, avant de prendre plusieurs autres capes de coton noire unies, spéciales poudlard et grand froid, d'ailleurs, chacune avait prit deux très longues capes d'hiver, en fourrure.

-Bon, maintenant qu'on est sorties de l'enfer des - elle toussa un peu, recrachant les poils de la cape qui l'avait recouverte - capes, et si on rejoignait Cédric? proposa la cadette.

-Bien sur! Maloria toussa pour clore sa phrase et toutes deux partirent en direction de l'endroit où la voix de Cédric avait disparue. Elle le retrouvèrent en chemin, alors qu'il revenait à son point de départ.

-Vous étiez là ? Je vous cherchais...

-Tu nous cherchais ? Demanda la future serpentarde en penchant la tête sur la droite, sa tresse suivant le mouvement.

-Bah... Ouais, vous n'étiez plus au rayon des capes...

Maloria se mit à rire.

-On vient juste de le quitter pour venir ici.

-Ah..? Ce n'est pas grave, j'ai dû me tromper de rayon en vous cherchant... Je haussais les épaules. Sinon, vous avez trouvé des capes ?

Les deux se sourirent, leur frasque ne serait rien de plus qu'un autre secret, mais qu'importe, elle tendirent leurs articles au garçon pour qu'il les voit avec un sourire enjoué avant de se taper dans la main.

-Et tout ça, sans le moindre effort de recherche! dirent-elles en chœur.